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La Mangrove Martiniquaise

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La Mangrove Martiniquaise dans Géographie de Madinina 350px-Mangroves

Introduction :

La mangrove est une forêt littorale, interface entre la mer et le domaine terrestre. Les espèces qui s’y développent doivent tolérer un milieu salé et pauvre en dioxygène. La répartition des arbres dépent de leur tolérance vis-à-vis d’un sol à pression osmotique élevée et anoxique.

L’activité chlorophyllienne permet une fixation importante de carbone inorganique. La mangrove abrite de nombreuses espèces. Elle joue un rôle de filtration en retenant les sédiments qui seraient préjudiciables au développement des herbiers et surtout des formations coralliennes situées plus au large.

Les activités humaines menacent aujourd’hui cet espace boisé.

Localisation et superficie :

La mangrove martiniquaise couvre une superficie de 1800 hectares environ. Elle représente 6% environ des espaces boisés (La mangvrove de la Martinique coproduction Parc Naturel/ Carbet des Sciences). On la trouve essentiellement dans la partie centre sud de l’île. Celle de la Baie de Génipa, au fond de la baie de Fort-de-France, occupe la plus grande surface, avec une superficie de près de 1000 ha.

Les mangroves de l’Atlantique se développent dans les baies calmes et peu profondes, bien à l’abri, en arrière des barrières coralliennes (les « cayes »). Elles couvrent en tout une superficie de 650 hectares. Entre le récif corallien et la côte s’étendent des prairies à phanérogames, les herbiers.

Les zones de répartition correspondent à des baies bien abritées (Baie du Galion à Trinité), les estuaires (Baie de Fort-de-France) où l’apport de sédiments est important.

C’est donc sur ce substrat instable et dans ce milieu anoxique, plus ou moins immergé, à forte pression osmotique que se développent les espèces de la mangrove. Des bactéries anaérobies qui vivent dans la vase, produisent de l’hydrogène sulfuré. Cette vase est également riche en matière organique et en tanin (RP R.Pinchon in Nature antillaise ; Ed Désormaux) provenant des palétuviers. Dépourvue de micro organismes pathogènes, elle aurait même des vertues cicatrisantes.

Peu d’espèces sont adaptées à ces conditions difficiles. Elles se répartissent en fonction de leur capacité à tolérer les contraintes du milieu.

http://www.minresco.com/australia/dn_under.htm

Les espèces et leur répartition

La mangrove est une forêt littorale exclusivement intertropicale (sous des températues supérieures à 18°C). Ce type de forêt en partie inondée se développe sur un sol vaseux pauvre en dioxygène. Cette forêt est caratérisée par une un nombre peu important d’espèces (5 environ) . Il s’agit d’espèces ayant développé des caractères anatomiques et physiologiques liés à ces contraintes.

Les espèces végétales qui constituent ce milieu présentent une zonation fonction de leur tolérance vis à vis du milieu salé et de la pauvreté en dioxygène. A partir de la mer, on distingue :

La mangrove sur sédiments argileux

  • Le palétuvier rouge (Rhizophora mangle) pousse dans la zone inondée, en milieu marin ou à l’embouchure des rivières. Cette espèce possède des racines-échasse, en partie aérienne. La germination particulière des fruits permet une colonisation vers le domaine maritime.

  • Le palétuvier ou mangle noir (Avicennia germinans) occupe des milieux partiellement inondés. Il possède des pneumatophores.

  • Le palétuvier ou mangle blanc (Laguncularia racemosa) se trouve dans la zone plus en arrière. Il pousse dans la vase, sur un sol partiellement inondé. Si les racines sont souterraines, il se caractérise par la présence d’un important développement de pneumatophores.

Ce peuplement se retrouve principalement dans les mangroves sur sédiments riche en argile et tourbe. C’est le cas dans la baie de Génipa.

La mangrove sur sédiments argileux-sableux

Des mangroves s’installent sur des sols plus sableux. C’est le cas à Sainte-Anne au niveau de la Baie des Anglais et aux Salines. Les mangles gris (Conocarpus) y sont plus abondants.

Le palétuvier gris (Conocarpus erectus) préfère un sol sableux ou vaseux plus souvent sec

Plus en arrière, on peut remarquer parfois la Grande Fougère Dorée (Acrostichum danaeifolium) qui pousse en touffe. On peut encore la rencontrer dans le fond de la Baie du Marin.

En entrant à Trinité, venant de Fort de France, la route traverse une belle forêt inondée d’eau douce de Mangle Médaille (Pterocarpus officinalis) qui ne fait plus véritablement partie de la mangrove sensu stricto.

L’évolution de la végétation de mangrove

Localisée essentiellement dans les zones littorales, la mangrove subit très fortement la pression humaine. Considérée comme malsaine, elle fut dégradée au profit de l’urbanisme, les installations touristiques (installation portuaire) sous le couvert d’assainissemement. Ce milieu côtier original est aujoud’hui menacé. Son rôle mieux est compris et de nombreux organismes aujoud’hui tentent de le protéger.

Adaptations physiologiques

Vivre dans un milieu salé

Des mécanismes physiologiques permettent un développement de ces arbres dans ce milieu salé (la mangrove de la Martinique, coproduction parc Naturel Régional/Carbet des Sciences).

  • Les racines de Rhizophora filtrent l’eau salée pour absorber de l’eau douce.

  • Des glandes à sel des feuilles des Avicennia excrètent l’excès de sel.

Vivre dans un milieu pauvre en dioxygène

Un système racinaire adapté au milieu anoxique

Pour éviter l’asphyxie et assurer la stabilité de l’arbre, les Rhizophora mangle développent de nombreuses racines aériennes descendantes.

Les Avicennia et les Laguncularia ont un enracinement peu profond. Les racines superficielles développent de nombreux pneumatophores, excroissances aériennes des racines, qui assurent les échanges gazeux.

Une germination particulière

La germination exige du dioxygène. Elle s’accompagne d’une crise respiratoire. Dans ces milieux anoxiques, en particulier pour les Rhizophora mangle qui vivent dans les parties inondées en permanence, la germination se réalise directement sur la plante-mère.

On parle alors de viviparité. L’embryon, sur l’arbre, brise le péricape pour permettre la sortie de la radicule. Quand la plantule a atteint une vingtaine de centimètres, elle se détache de l’arbre et s’enfonce dans la vase meuble. A marée haute, si la plantule ne peut se planter dans le sol, elle dérive et permet ainsi la colonisation de nouveaux milieux.

http://www.eveandersson.com/photos/photo-display?photo_path=%2Fphotos%2Fguatemala%2Frio-dulce%2Frio-dulce-mangroves&photo_size=large


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